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Mon année 2019 - Les couleurs de mes différences
Mon année 2019

Mon année 2019

Janvier : Mon état ne cesse de se dégrader de jour en jour, une descente aux enfers depuis le mois de septembre.

Ca fait maintenant 3 mois que je suis officiellement déscolarisée. Je passe ce temps à me reposer car je suis exténuée, une santé fragilisée, mon corps me lâche. Je deviens malade psychiquement et physiquement. Je n’ai plus aucun contact social, aucune sortie.

La phobie sociale est à son apogée…crises d’angoisse dans les lieux publics, repliement, une solitude insupportable à gérer. Et bien sûr aucun cours, aucune alternative pour le moment. Le cauchemar scolaire ne fait que commencer.

Les vomissements sévères commencent, calcul de chaque calories, sport intensif, je pouvais me purger jusqu’à 7 fois par jour. Ça devient insupportable, je ne vis plus que pour maigrir. C’est mon maître mot. Je tombe dans la restriction sévère et l’anorexie. Je perds beaucoup de poids et je suis carencée.


Février : mon état devient plus que préoccupant.

Je suis suivi par un pédopsychiatre incompétent venant de la planète Mars. Par son incompétence, j’ai perdu 1 an car il ne mettait rien en place. Tout le monde se plaignait de lui, mes parents étaient révoltés et moi dégoûtée du monde médical.

Décision prise de prendre rendez-vous à l’hôpital psychiatrique ou j’ai déjà été hospitalisé auparavant.

Je vois un psychiatre pour adultes spécialisé dans les cas lourds… Ont fait le point avec lui et il souhaite tester autre chose que les simples traitements médicamenteux.

J’ai été la première adolescente à tester un nouveau dispositif. Il s’agit de la RTMS (onde magnétique lancé sur une partie précise de cerveau, censé soigner les dépressions chroniques) mais malheureusement sur moi, c’est encore un échec.

Au contraire ma dépression devient encore plus démentielle…

On a commencé à mettre mon diagnostic en cause.

Le médecin m’avait diagnostiqué un TDHA… mais comme d’habitude, pas de suite.

Une semaine avant ma première TS, je me suis scarifiée très violemment.

Je pars aux urgences pour être recousue.

J’ai vécu le pire accueil aux urgences. Comme un animal…

J’étais au fond du trou mais je peux tout de même retourner chez moi.

Le 26 Février, je fais ma première tentative de suicide. La plus conséquente : alcool, scarifications, médicaments…  

Je me retrouve à l’hôpital avec prise en charge, perfusion, injection, branché à des machines, pic de fièvre, malade comme un chien à moitié Ivre…

J’ai alors droit à 70 points de suture (deux heures de travail pour le chirurgien).

Je me retrouve donc en pédiatrie et c’est parti pour une hospitalisation de 2 mois.

Un enfer car je n’ai pas ma place en pédiatrie. Je suis délaissée.

Les crises continuent et sont toujours aussi fortes. Les médecins se rendent compte de la gravité de la situation.

J’ai donc un nouveau médecin (qui est ma psychiatre actuelle) et une éducatrice va également s’occuper de mon suivi ainsi que mon ancienne psychologue qui me suivait déjà… J’ai donc beaucoup de médecins autour de moi mais je me sens vraiment détruite par cet acharnement. 

J’ai deux nouveaux traitements, des anxiolytiques et un antipsychotiques.

Hélas, je prends 4 kg en une semaine. On décide donc de l’arrêter.

Mon quotidien devient difficile et la boulimie n’arrange rien. Je deviens de plus en plus forte, je me déteste de plus en plus. Je m’enfile des kilos de nourriture.

Je fais également de très mauvaises rencontres sur Instagram, sans compter le harcèlement moral de certaines personnes.


Mars : toujours hospitalisée


Avril : Je suis sortie de pédiatrie, le combat est plus que rude.

La cassure grandie de plus en plus. L’alimentation devient de plus en plus difficile, comme tout le reste.

La solitude s’installe et me tue à petit feu. Aucune sortie, aucun passe-temps, aucune relation sociale. Je suis clouée à la maison…

Mon cas reste dans le flou, aucune réponse pour me satisfaire… L’enfer médical continue. Et je suis de plus en plus confrontée à l’incompétence des médecins, je ressors des entretiens en pleurs.

Le suivi continue avec la psychologue, c’est de pire en pire depuis ma sortie, c’est plus comme avant. Mais je suis tellement attachée à elle.

Retour aux urgences, je fais ma deuxième tentative de suicide médicamenteuse.

Après toutes ces tentatives, mon corps est fragilisé mais je reste résistante à tous les traitements, c’est sans doute ça qui m’a sauvé.

Je suis transféré en ambulance dans une petite unité de psychiatrie au CESAME.

J’y reste 4 jours et suis abrutis par des traitements. Je ne fais que dormir.

A l’issue, retour en hôpital psychiatrique. (Je vais y rester 2 mois)

J’amène régulièrement des lames. Je me scarifie le corps entièrement. Je vais donc trop loin et je touche un tendon.

Pendant plusieurs semaines, j’ai de grosses douleurs, des fourmis dans les poignets Je suis recousue à vif par l’interne. Mon corps devient impressionnant, je suis recouverte de blessures violacées de la tête au pied. Je suis addict à l’autodestruction.

Tout le monde est désespéré de constater que même enfermée, j’arrive encore à me détruire. 

Je fais également la rencontre d’un garçon qui s’accrochera beaucoup à moi. On devient amis, mais les hommes me déçoivent toujours. Il était trop entreprenant, il a essayé d’aller plus loin à plusieurs reprises. Il voulait juste venir à ces fins, ça m’a fait du mal et rappelé de mauvais souvenirs.

Les médecins préconisent de restreindre les visites, ils veulent me couper de ma famille. On évoque également la possibilité de me placer dans un établissement soins-études à Phalsbourg… (une autre planète)



Mai : toujours hospitalisée, je fais beaucoup de crises surtout le soir au téléphone avec mes parents. Je suis allée plusieurs fois en chambre d’apaisement. Mais je prends sur moi pour ne pas terminer en isolement.



Juin : je me bats de tout mon être et je fais des efforts monstrueux.

J’ai de plus en plus de permission, de sorties. Mais Je suis à bout, au fond du trou et les hospitalisations ne m’apportent plus rien. Ça ne me convient plus. Je perds du poids à nouveau à force de ne plus rien manger et de vomir.

Et enfin la sortie, mais pour combien de temps…



Juillet :  inscription forcée et essai de deux semaines à Phalsbourg dans un établissement de soin-étude (en préambule d’une éventuelle scolarisation en septembre)

Un vrai cauchemar, moi qui n’avait plus l’habitude de voir d’autres jeunes.

Ce fut atroce. Je passe mes journées seule, personne ne vient me voir. Je sombre.

Je vis deux semaines de pur calvaire. J’ai l’impression de perdre mes parents petit à petit. Il y a eu des épisodes de scarification violente. Entre crises de boulimie et vomissements, je n’en pouvais plus.

Et soulagement, enfin la sortie ! On reste dans l’attente d’une réponse pour une hypothétique inscription à la rentrée de septembre.


Août : Je vis la peur au ventre de retourner à Phalsbourg. Mais je ne me laisse pas abattre, j’essaie de vivre.

Je décide de me mettre en mode « sauvegarde » durant cet été.

Nous partons en vacances avec mes parents et je sens un léger mieux.

Malheureusement, ça n’a duré… que le temps ders vacances.

De retour, reprise des séances avec ma psychologue. Malheureusement, elle m’annonce du jour au lendemain sa grossesse. Un choc, un déchirement pour moi.

Je rechute dans la boulimie, je reprends du poids

Suite des examens : je vois le neuropsychologue, je repasse une énième fois des tests cognitif, test de QI, test ADOS (autisme). Les séances sont longues et nombreuses. C’est pire qu’un contrôle technique !


Septembre : la scolarité est au cœur des discussions.

Je suis toujours déscolarisée et l’établissement de Phalsbourg n’a donné aucune réponse. Silence radio. Une coordinatrice scolaire prend mon dossier en main.

On parle de dispositifs scolaires éventuellement adaptés à ma situation mais toutes les portes se ferment les unes après les autres. Encore des déceptions, j’enchaine défaites sur défaites.

Un début de diagnostique d’autisme s’amorce. Les résultats mettent en lumière de grosses difficultés qui me handicapent. Les tests émotionnels sont mitigés, il faudra encore creuser.

J’ai droit également à des séances de rééducation des yeux pour mon Exophorie.

Le 30 septembre, je fais la rencontre de ma psychologue actuelle…


Octobre : après des semaines d’attente, je passe un électroencéphalogramme.

Durant ce mois, je repère beaucoup de poids 8 kilos). Je retombe dans la restriction.


Novembre : je passe mes IRM, la suite des examens.

Nouvelle rencontre avec la coordinatrice scolaire mais toujours rien de concluant à l’horizon, mon avenir scolaire est réduit à néant

Tous mes espoirs sont brisés et mon état est au ras les pâquerettes.

La boulimie refait surface avec des crises de plus en plus violentes.

S’en suit beaucoup d’agressivité, des angoisses monumentales, des toc… Ma santé me lâche, des saignements de nez apparaissent, mes menstruations refont leur apparition alors que je suis sous pilule. Une énorme fatigabilité.

J’ai l’impression de faire un remake des premières années de mal être. Je reprends du poids (11 kg !!).

Je fête également mes 16 ans le 29 novembre, un anniversaire passé seule, un sourire effacé, une souffrance plus forte que jamais. Mais je tiens bon



Décembre : rendez-vous avec la psychiatre pour la remise des résultats.

Une nouvelle hypothèse se dessine : la piste neurologique. On continue les tests concernant l’autisme (le test ADI pour la recherche de l’autisme se fera le 30 décembre avec mes parents). La bipolarité est même évoquée, on fouille partout.

Mon état devient alarmant, les professionnels ne savent plus comment agir. On évoque même le statut du handicap.

Et je m’attache de plus en plus à la nouvelle psychologue, ce qui me fait énormément souffrir.

Mon parcours est plus que chaotique, entre déscolarisation, dépression, solitude, envie d’en finir, je ne souhaiterai pas cette vie même à mon pire ennemi.

Et voilà aujourd’hui où j’en suis, cad nulle part… Trois années de galère et un diagnostic clair qui n’est toujours pas tombé.

J’ai lutté contre l’autodestruction et j’ai tenu 6 mois sans scarification. Je n’en suis pas sortie définitivement car Il y a des épisodes de rechute.

 Tous ces déchainements ont laissées des cicatrices irréversibles.

Mais je travaille sur moi-même et pense être sur la bonne voie. C’est un combat de toute une vie.

Aujourd’hui, c’est la veille de Noël, me voilà avec toutes mes angoisses, mes souffrances.

En conclusion, ce fut une année bien chargée, un an de calvaire. Après toutes ces défaites, l’espoir s’efface de plus en plus. Mais je continue à lutter contre moi même.

Aujourd’hui j’en suis toujours au même stade, perdue, avec tellement de questions. Et sans être sûr d’avoir un avenir. Mais je fais tout mon possible, je me bats contre le système qui ne me correspond pas. J’aurais certainement un parcours différent mais je veux y arriver. J’espère que l’année 2020 sera meilleur et que le soleil viendra jusqu’à moi.

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