Le 2 Avril 2022 : Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme
Mon témoignage :
Du plus lointain que je me souvienne, j’ai toujours eu le sentiment d’être en marge et différente sans savoir pourquoi.
Déjà à l’école, j’étais à l’écart de mes camarades.
Je faisais tout par mimétisme, je suivais le mouvement… J’étais une petite fille très réservée qui avait toujours l’impression de mal faire et de déranger.
Je n’avais aucune initiative et s’il m’arrivait d’être seule, j’étais totalement perdue, déboussolée.
Je pouvais rester des heures sans rien faire.
Heureusement que ma maman était présente pour me stimuler en me proposant des jeux et activités que j’aurais été incapable de trouver.
Sans le savoir, on avait déjà mis énormément de rituels en place pour me rassurer.
J’avais de grosses difficultés scolaires mais mes parents étaient derrière moi pour m’aider. Heureusement, sinon j’aurais coulée.
Ma maman était mon pilier.
Petite, j’étais toujours collée à elle, je ne pouvais pas me passer de sa présence, elle m’était indispensable, elle était mon aidante.
J’avais une relation exclusive avec ma maman, j’étais très jalouse avec de gros problèmes affectifs… Je m’attachais toujours à mes maîtresses avec un gros besoin d’amour et de reconnaissance.
Pour autant, j’ai eu une enfance heureuse mais je ne l’étais pas en société.
J’ai toujours eu l’impression d’être une extraterrestre…
Le collège fut catastrophique et les difficultés ont commencées à l’âge de 10 ans.
La liste est longue mais on peut citer entre autres, du harcèlement scolaire, un décrochage couronné par une phobie scolaire, des crises d’angoisse à répétition et la dépression sévère dans laquelle je me suis enfoncée.
S’en suit de longues années d’errance médicale, de diagnostiques en tous genres, des hospitalisations à répétition et des solutions que moi et mes proches cherchons aujourd’hui toujours.
Je suis tombée par hasard sur une émission qui traitait de l’autisme et ce fut une révélation : j’avais l’impression qu’on parlait de moi !
J’en ai tout de suite parlé à mes parents et à ma pédopsychiatre et on a commencé de nombreux tests neuropsychologiques.
Après de longues années d‘attente, un diagnostic d’autisme est tombé en juillet 2020 à l’âge de mes 17 ans.
Cette période a été des plus compliquées, un vrai parcours du combattant.
Le plus difficile était le regard et les remarques des « autres » (personnel médicale compris) et la phrase habituelle :
«tu n’as pas l’air autiste»
J’ai maintenant une reconnaissance de travailleur handicapé.
J’ai aujourd’hui 18 ans et je suis complètement déscolarisée depuis plus de 4 ans car impossibilité de suivre un cursus scolaire classique.
La France est en retard sur l’autisme comparé à d’autres pays et nous manquons cruellement de moyens dans l’aide et la prise en charge des personnes autistes et de leurs aidants.
Il serait temps que cela change !
J’espère que mon témoignage vous aidera