Sous l’emprise d’une personne toxique – Chapitre 1
Je n’étais qu’une enfant encore, j’étais si jeune quand je t’ai rencontrée.
La rentrée au collège a été bouleversante pour moi, j’avais perdu tous mes repères.
Je découvrais alors un monde de requins, chacun pour soit et ce plaisir d’écraser l’autre pour pouvoir mieux avancer.
Je n’étais pas armée pour affronter ce nouvel environnement et risquais fort de me faire marcher dessus.
J’étais encore si naïve, saine d’esprit et ne demandais qu’à être aimée.
Mais le sort en a décidé autrement.
Tu m’es apparue comme un ange gardien venu me guider. Tu étais si gentille et attentionnée, tu trouvais les bons mots pour me rassurer.
Tu étais mon rayon de soleil qui illuminait mon ciel gris.
Je ne comprenais pas pourquoi tu t’intéressais autant à moi, j’étais aveuglée…
Je me sentais flattée et chanceuse, j’avais l’impression d’une situation irréelle.
Moi, je ne me sentais pas à la hauteur avec cette peur de te décevoir.
Tu es devenu mon Dieu avec toute mon admiration et la confiance aveugle que j’ai pu te donner.
Tu obtenais toujours ce que tu voulais et le monde était à tes pieds.
Et moi à l’opposé, je n’avais rien de tout ça !
Ta maîtrise était parfaite, tu savais comment y faire en jouant sur la corde sensible.
Ce que je vivais avec toi était idyllique.
Mais très vite j’ai découvert ton vrai visage.
Je suis tombée dans le panneau et je n’en étais pas consciente.
Au début, tu as commencé doucement : un lavage de cerveau en règle… J’étais déboussolé et ne savais plus qui j’étais.
Tu m’as sorti du droit chemin, tu auras même réussi à me faire détester ma famille.
Sous ton emprise, je suis devenue ta pâte à modeler avec laquelle tu faisais n’importe quoi.
J’ai essayé de m’échapper de tes griffes mais je savais ce qui m’attendait si je réussissais.
Pendant près de trois ans de cette emprise terrible, tu n’as jamais eu l’ombre d’un remord.
J’en arrivais même à penser que j’étais la fautive et la méchante.
Tu m’as rendue folle : tu m’as humiliée, déshonorée, j’ai perdu le peu de confiance que j’avais.
En me criant à longueur de temps que j’étais moche, je me suis détestée.
Tu étais toute puissante, j’étais soumise, tu jubilais.
Me retrouver seule avec toi devenait insupportable et je croisais les doigts pour que tu ne me fasses plus de mal. Comme cette fois ou tu m’as obligée à regarder ce film porno en pleine cours de récréation ou le jeu de la pirouette quand tu me faisais tourner sur moi-même en touchant chaque partie de mon corps.
J’avais honte, j’étais pétrifiée, je pleurais.
Cette soumission devenait ton fantasme et tu as usé de ta « toute puissance ».
Pourtant, beaucoup de personnes avaient connaissance de ton petit jeu mais comme souvent, personne n’a réagi.
Je pensais t’aimer, pourtant quand on aime on ne fait pas souffrir.
Mais encore aujourd’hui, il m’est impossible de t’oublier. Je pense à toi chaque jour, tes souvenirs me hantent.
Toi, tu oublieras………………………………. Moi, certainement JAMAIS !!!!!!
Je voudrais pouvoir te détester mais je n’y arrive pas.
Pendant ces trois ans, il n’y avait que toi dans ma vie.
Je ne te souhaite aucun mal mais j’espère juste que la vie te donne un jour une bonne leçon même si rien ne pourra jamais effacer tout le mal que tu auras fait.